Fantômes à l’opéra.

Frédéric Dumoulin de l’AFP titrait « Des ténors de la majorité n’hésitent pas à critiquer ouvertement Sarkozy ».

Les ténors cités sont en fait d’anciens ténors qui refont surface.  Rachida Dati affiche un bon soprano qu’on ne lui connaissait plus, pendant que d’autres comme J.P Raffarin ou P. Devedjian, quelque peu mis en sourdine par le président, quittent leur registre de baryton pour s’élever au timbre supérieur.

Passablement masqués par les plus en vue, Fillon, Copé, Le Maire, Morano… tous ceux qui battent la fanfare pour ouvrir le chemin à la vedette présidentielle, et remarquant que leurs gesticulations ne suffisaient plus, ils haussent le ton qu’ils modèreront aussitôt s’ils parviennent à repasser au premier rang.

Devenus invisibles et presque inaudibles, ils ne pouvaient se résoudre à ce rôle d’ectoplasme silencieux. Ils hantent à nouveau l’opéra UMP. Rachida vire à gauche et pourrait bien changer de camp : « En 2012, les français jugeront avec sévérité ceux qui, par calcul électoral chercheront à opposer, à stigmatiser pour mieux régner » inflige-t-elle. Puis à l’adresse du père élyséen : « gérer une crise c’est bien, rassembler les français c’est mieux pour un homme d’état…. Dans un rassemblement apaisé, tout redeviendra à nouveau possible ».

Devedjian n’y croit plus : « La situation exige un grand projet de société. Je ne le vois nulle part ». Raffarin, on le sait, s’est frotté à Sarkozy avec beaucoup de vigueur en faisant les gros yeux.

Les planches de l’opéra UMP grincent dangereusement, chacun cherche un premier rôle et le chœur va devenir une cacophonie.

Mais comment font-ils ? Lui pour garder l’espoir d’une réélection, eux pour rester sur place en attendant que le plancher cède sous les pas d’une danse intempestive ?

Comme le capitaine d’un navire et son équipage, ils attendent que l’opéra s’écroule pour disparaître avec lui. Ils n’osent pas monter dans les canots de sauvetage qui gravitent autour du parti car ils craignent le retour à bord, au risque de perdre le bel organe pour une voix de castrat.

Jouer des coudes, élever la voix pour retrouver une place, s’appelle le débat démocratique, parait-il ?

Je crois que l’alternance fera le plus grand bien à tous… Il n’est pas impossible, non plus, que Nicolas Sarkozy  quitte l’opéra avant la prochaine affiche pour devenir le fantôme de l’UMP.

S’il reste sur les planches et gagne à nouveau… il ne nous restera plus qu’à réviser nos classiques et attendre la fin du spectacle bouche bée.


 

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