Bref !

De l’art de passer le temps.

DSC_0033Quand ça monte à la tête, on ose le triple salto arrière… (cliquer sur les photos)

Philosopher, dans le vide le plus souvent, fait passer le temps. Certains vous diront qu’il passe quand même, mais ce n’est pas pareil lorsqu’on a l’impression d’avoir bien pensé. Il passe plus joliment, il nous fait plaisir. « Je pense donc je suis », celui qui pense sait qu’il existe même lorsqu’il pense pour douter… Bref !

Les brèves de comptoir constituent une mine de pensées, le plus souvent spontanées alors que d’autres mettent des années pour fabriquer un aphorisme. Lorsqu’on commence à cuver quelques verres de rosé ou de blanc doux, l’esprit est suffisamment alambiqué pour faire perler quelques paroles bien senties.

Par exemple, je lisais « Fermer les volets et baisser le store c’est pas pareil » seul l’effet est le même. C’est un peu comme à l’Assemblée lorsque la droite et le parti communiste votaient contre un projet de loi mais pas pour les mêmes raisons. La différence est qu’au bar cela parait farfelu et au Palais Bourbon très sérieux. Comme quoi on est farci de préjugés.

Je lisais également « Lorsque tu allumes les phares, la vitesse de la lumière ne va pas plus vite que la voiture » Le sens de la relativité se niche partout et se densifie dès le troisième ou quatrième canon. Et dire que souvent ces gens bourrés d’idées et de trouvailles philosophiques ont glandé durant toute leur scolarité. Peut-être ont-ils fait ce qu’ils ont « pouvu » comme disait un de mes élèves.

Et puis chemin lisant, je suis tombé sur : « En général, on dit ‘Bref’ quand on a fait chier le monde pendant une heure ». C’est plutôt bien vu. Quel philosophe digne de ce nom aurait osé ce raccourci ? Ce qui mène tout droit à la question essentielle que voici : Le quidam philosophe est-il moins philosophe qu’un philosophe déclaré ?

« Bref ! » constitue une sorte de guillotine de la pensée. Elle y met un terme lorsqu’elle s’éternise, devient lassante, n’est plus convenable. Un couperet qui tranche pour passer à autre chose.

Voyez, entre deux phrases, ce matin je cuisine. Je suis en train d’accommoder des restes. En général c’est pour gagner du temps. Bien non ! J’y pensais à l’instant avec cet autre raccourci : « Cuisiner les restes ou l’art de perdre du temps ». Ça n’en finit plus. J’avais un reste de sauce tomate, un reste de confit de canard et un reste de purée. Hier c’était le jour du Seigneur, c’était plus copieux. J’ai préparé une fondue d’oignon, une compotée si vous préférez. J’ai mélangé avec la sauce. J’ai préparé une écrasée de haricots blancs déjà cuits puis émietté les cuisses du volatile confit. Dans le fond d’une terrine, j’ai étalé le peu de purée de pomme de terre en la recouvrant de sauce. J’ai dispersé les miettes de viande par-dessus puis recouvert l’ensemble de purée de haricots pour finir avec le reste de sauce. En attendant, avant de gratiner un peu au four, je me tâte pour savoir si je mets aussi une ou deux poignées de parmesan râpé. J’ai le temps, il est neuf heures trente, je me déciderai au dernier moment. Sachez que la sauce évite de trop dessécher. J’ai même pensé à quelques raisins secs dans la purée et puis j’ai renoncé. Entre écriture et cuisine à étapes multiples, je n’ai pas vu le temps passer. C’est une bonne manière de reposer l’esprit tout en le gardant en éveil mode relax. Midi est encore loin…

Bref ! Je ne vais pas vous ennuyer davantage.

Voici pour le plaisir, le citron et l’abeille charbonnière à l’assaut du pois de senteur.

DSC_0054 DSC_0019 DSC_0039

Publicité

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s